« Savoir, c’est décider », « Savoir pour être libre »
« La pauvreté n’est pas un vice. Parbleu ! Un vice est agréable » (Léautaud)
Entre VOULOIR s’en sortir et POUVOIR s’en sortir, il y a un fossé. La vraie base du problème n’est pas seulement financière mais souvent humaine.
Et pourtant, il est très difficile « échapper au système quand tu veux t’en sortir sauf si tu décides de croupir sur un trottoir ou de construire une cabane dans les arbres.
En concentrant la misère aux mêmes endroits, le système social ne fait que l’entretenir.
Les MOTS : Changer le regard sur l’exclusion, ça commence par les mots
Quelques exemples :
« USAGER » : « qui a un droit réel d’usage »
Ce mot, vu de la « société civile », est presque choquant. Car de quoi l’usager a-t-il l’usage ? Des bancs publics ? La personne en difficulté est justement exclue de la plupart de nos usages : RATP, SNCF (mais pas de ses amendes), de la banque, et même du regard que nous portons sur ces autres humains.
« Usager » : Le mot lui-même est ambigu. Il ne fonctionne que dans le « jargon » des professionnels du social. Pour le reste de la société, il est incompréhensible.
L’ « usage » est justement réservé à ceux qui n’ont plus accès à tous les autres usages.
MARAUDE : Vol de fruits, légumes, volaille, dans les jardins et les fermes.
Taxi en maraude : qui circule à vide, lentement, à la recherche de clients.
Maraudeur : Pillard, voleur.
S.D.F est devenu un sigle d’usage normal qui déshumanise l’individu. Par expérience, il est plus permissif d’entendre « Sans Domicile Fixe ».
PUBLIC : « Ensemble de personnes qui assistent à un spectacle ». Combien de fois ai-je entendu dans de nombreuses structures sociales « voici notre public «
N’y a-t-il pas dans le vocabulaire que nous utilisons des mots qui stigmatisent et enferment les individus, aussi sûrement que le feraient des actes ?
